Quinze (15) formateurs en technique de préparation pharmaceutique de l’Ecole de la Santé pour Tous de Raphael Archange (ESTRA), viennent de bénéficier d’un atelier de formation de cinq (5) jours dans ladite institution basée dans la commune urbaine de N’Zérékoré. L’initiative relève du projet de formation d’agents techniques de santé, de sages-femmes, d’infirmiers, de préparateurs en pharmacie, de techniciens de laboratoire et de techniciens de santé publique compétents.
Il est financé par BOCEJ (Booster les compétences pour l’employabilité des Jeunes) à travers le ministère de la Jeunesse et l’Emploi-jeune en collaboration avec les ministères de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle et de la Santé.
L’atelier de formation qui a pris fin ce mardi 16 août 2022 a pour objectif d’assurer une formation pratique des formateurs en vue d’une maîtrise des techniques correspondant aux équipements mis à leur disposition.
Le fondateur d’ESTRA et coordinateur du sous-projet revient ici sur l’objectif qui a d’ailleurs été son ambition depuis 30 ans.
« L’objectif de cette formation est de former les formateurs qui vont donner les cours dans le domaine de préparation pharmaceutique. C’est un sentiment de satisfaction parce que l’idée que nous sommes en train de réaliser, il y a de cela 30 ans que je voulais faire la formation d’agent de santé. Et dans la formation des agents de santé, il y avait des préparateurs en pharmacie. C’est donc grâce à ce projet que j’ai pu avoir des équipements et des formateurs venus de la Côte d’Ivoire pour la préparation galénique.
Cela va nous permettre de parfaire notre institution parce que quand on était candidat, on avait que 35 étudiants. Mais à l’heure-là, nous avons six cents (600) étudiants en formation et puis quatre-cent-vingt (420) qui sont déjà diplômés. Et nous continuons la formation. C’est grâce à BOCEJ que nous avons pu faire cet exploit. La qualité de cette formation va aussi se répercuter sur les résultats des examens de sortie. Avec la compétence obtenue, les étudiants sortants peuvent facilement postuler ou même s’auto-employer », a expliqué Dr Raphaël Aimé Haba, pharmacien de profession, fondateur de l’Ecole Santé pour Tous de Raphaël Archange de à N’Zérékoré, coordinateur du sous-projet financé par BOCEJ.
L’un des consultants internationaux au compte de cette formation a précisé que la mise en forme Galénique de quelques produits pharmaceutiques était au menu de l’atelier.
« Nous avons mis en place, un programme et à la suite de ce programme nous avons procédé à la formation de ces auditeurs particulièrement dans un certain nombre de préparations clefs dans nos régions. La première séance s’est attelée à la préparation des objectifs attendus à la fin de cet atelier. Après avons procédé à la préparation des poudres. Les poudres sont à la base de la préparation de près de 90% des produits pharmaceutiques. Que ce soit des médicaments à base de plante ou alors des médicaments à base de produits chimiques. Après nous avons procédé à la mise en gélule. Parce que les gélules aussi sont des formes que nous utilisons le plus souvent dans nos régions qui ne enceintent beaucoup de matériaux mais qui permettent la mise en forme de nos plantes et un certain nombre d’autres produits. L’objectif principal de ces formes là c’est de masquer le goût et l’odeur de ces préparations. Nous avons appris cette technique avec les auditeurs en présence des promoteurs. La troisième étape était le contrôle de la qualité du médicament. Nous nous sommes servi d’un certain nombre de paramètres, notamment les paramètres utilisés dans mondialement au niveau de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour pouvoir requérir la qualité d’un produit pharmaceutique. Après avoir fait la démonstration nous avons mis les bénéficiaires eux-mêmes en situation pour qu’ils préparent et qu’ils voient la complexité et puis maîtriser tous les aspects », a indiqué le Pr Dali Ismaël, professeur de technologie pharmaceutique à la faculté de pharmacie de l’université Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, consultant du projet Bocej avec le consortium ESTRA.
Pépé Lamah, l’un des deux responsables de formation continue à l’inspection régionale de l’éducation de N’Zérékoré a pour sa part dressé la genèse du projet avant d’assurer que la formation s’est déroulée dans de bonne condition.
« Ce projet date d’un peu plus de trois (3) ans. A l’époque, c’est le ministère de la Jeunesse qui a abrité un projet appelé BOCEJ qui permet de booster les compétences de jeunes qui sont sortis des écoles professionnelles et même des universités pour qu’ils soient employables sur le terrain ou qu’ils puisent créer leur propre emploi. Nous avons décroché ce projet parce que nous avons candidaté. Nous avons constitué le consortium, retrouvé les structures qui pouvaient répondre à l’appel d’offre. Comme c’est le cas de la santé, il fallait une école de santé, d’autres structures qui opèrent dans le domaine de la santé plus une structure chargée de la pédagogie de la formation. Et cette structure c’est bien nous de la cellule de formation continue de l’inspection régional de N’Zérékoré. Le projet a doté l’Ecole ESTRA des équipements de dernière génération qui permette de fabriquer les produits sur place et donc de former les jeunes pharmaciens qui sont là à faire des travaux pratiques non seulement dans l’enseignement dans leur école mais aussi dans la fabrication des produits dans leur différentes pharmacies. La qualité de la formation est bonne », a-t-il expliqué.
A leur tour, les bénéficiaires se sont réjouis de la qualité de la formation et se sont fixés pour mission de restituer les expériences acquises au cours de la formation à qui le droit. « Avant la pommade salicyline que nous sommes en train de voir, nous avons vu entre-autre la préparation de la solution Hydro alcoolique. Vous savez que nous sommes dans une période de pandémie. C’est vraiment une opportunité que nous puissions savoir présenter ça aux étudiants. Nous avons vu aussi la solution faible qui est un lubrifiant en terme technique. Nous sommes vraiment contents et heureux d’être là », s’est réjoui Jack Achille Théa, pharmacien de profession, formateur bénéficiaire.
« Je suis vraiment satisfaite de la formation. Je remercie Dieu et les initiateurs du projet parce que c’est la première fois que je participe à une telle formation. Je vous assure que nous sommes en mesure de restituer à nous étudiants ce que les professeurs nous ont donné parce que tout est pratique. Ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Je suis aussi prête à faire mes propres recherches pour améliorer mes connaissances sur la base de ce qu’on a pratiqué », a dit Dr Germaine Koulémou.
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