Renversé le 5 septembre 2021, installé à Istanbul depuis le 21 mai dernier, l’ancien chef de l’État guinéen a mis à profit l’année écoulée pour se livrer à une introspection, nouvelle chez lui.
« Monsieur le président, ça ne va pas. C’est pourquoi nous avons fait le coup d’État.
— Comment ça, ça ne va pas ?
— Monsieur le Professeur, si nous sortons tout de suite, la population va nous soutenir. Personne ne va vous faire de mal car vous avez été digne. Mais il faut accepter que vous n’êtes plus le président de ce pays.
— Moi je veux m’adresser à mon peuple. C’est le peuple qui m’a élu !
— Et si ce peuple-là même souffre ?
— Est-ce que le peuple ne souffre pas aussi au Sénégal et en Côte d’Ivoire ?
— Oui, mais pas dans les mêmes conditions que nous.
— Vous savez où se trouvait ce pays quand je suis arrivé ? Vous savez l’effort que j’ai mené pour que le pays avance ? »
C’était il y a un an, le 5 septembre 2021 au matin. Alpha Condé, qui était monté dans sa chambre récupérer les clés du bunker souterrain de son palais de Sékhoutouréya avant de tomber nez à nez avec un détachement
JA