Un an après le putsch du 5 septembre 2021, l’ancien président guinéen renversé et le chef de la junte continuent leur bras de fer à distance.
LE MATCH DE LA SEMAINE- Après lui avoir ravi le fauteuil présidentiel, Mamadi Doumbouya imposerait-il à Alpha Condé le silence ? L’ancien président est pourtant « libre » depuis le 22 avril, selon un communiqué de la junte signé par le chef d’état-major général des armées, le colonel Sadiba Koulibaly. Mais il s’agit d’une liberté de papier.
Si l’annonce, du bout des lèvres, avait permis à l’ex-chef de l’État guinéen de recevoir ses proches pendant deux jours, elle visait surtout à éviter les sanctions de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao)–qui se réunissait le 25 avril–en convainquant les chefs d’État de la sous-région de la volonté d’apaisement des militaires.
Depuis qu’il l’a renversé, Mamadi Doumbouya tient Alpha Condé à l’œil, comme s’il craignait encore la capacité de nuisance de l’ancien président. Si ce dernier avait déclaré à ses visiteurs, deux jours après l’annonce de sa libération, n’avoir « ni l’intention ni les moyens de mener quoi que ce soit contre le CNRD [Comité national du rassemblement pour le développement] », il garde toujours la tête de son parti. Entre le fondateur du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG Arc-en-ciel) et la politique, c’est une histoire d’amour qui ne finira qu’à la tombe.
Une « surmédiatisation » qui dérange
JA/AFP