Pour sa première visite à l’étranger depuis sa prise de pouvoir, le 5 septembre 2021, le chef de la junte guinéenne a été accueilli par son homologue malien, le colonel Assimi Goïta.
Le colonel Mamadi Doumbouya a atterri le 21 septembre en fin d’après-midi, à l’aéroport de Bamako, dans un contexte international particulier, puisque des sanctions pourraient être prises contre les autorités de Conakry lors de la session extraordinaire de la Cedeao prévue ce 22 septembre, à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le colonel Doumbouya « a été accueilli, avec tous les honneurs, à sa descente de l’avion présidentiel de la République du Mali, par le président Goïta », chef de la junte malienne, ont indiqué les autorités maliennes qui parlent d’une « visite d’amitié et de travail ».
« Je suis à Bamako à côté de mon frère, le président Assimi Goïta, pour fêter l’indépendance du Mali et accompagner le peuple malien, qui est un peuple frère », a déclaré de son côté le chef de la junte guinéenne. Le 22 septembre, le Mali célèbre le 62ème anniversaire de son indépendance. Le même jour doit se tenir un sommet extraordinaire de l’organisation des États ouest-africains (Cedeao) qui devrait être principalement consacré à la Guinée et au Mali. Le Mali, à deux reprises, et la Guinée font partie avec le Burkina Faso des pays de la Cedeao où les militaires se sont emparés du pouvoir au cours des deux dernières années.
Le sommet devrait examiner la réponse à apporter au plan des militaires guinéens de se maintenir pendant trois ans à la tête du pays avant de céder la place à des civils élus. Le président en exercice de la Cedeao, le Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, a prévenu que la Guinée allait au devant « de lourdes sanctions » si la junte persistait dans ce dessein.
Fin janvier, la Cedeao a infligé un sévère embargo commercial et financier au Mali, pour sanctionner le projet des militaires de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta s’est depuis engagée sous la pression à organiser des élections en février 2024, et l’embargo a été levé.
Les autorités guinéennes avaient été parmi les rares à rester solidaires du Mali face aux sanctions, et avait maintenu les frontières ouvertes.
AFP