Le SPPG constate malheureusement que la haute autorité de la communication s’inscrit désormais dans une logique de prendre des actes dont le caractère illégal renforce la thèse de ceux qui pensent qu’elle reçoit et exécute des ordres visant à museler les médias indépendants du pays, en cette période particulièrement critique de l’évolution historique de notre chère patrie. Certainement pressés de se plier à des directives guidées même pas par la loi, mais par d’autres raisons, les commissaires de la HAC trouvent désormais encombrantes les procédures devant aboutir à leurs décisions.
En effet, la haute autorité de la communication avait demandé à Aly Badara SOUMAH de Sabari FM de se présenter pour séance d’audition sans aucun document. Il a fallu que ce dernier dise qu’il ne peut pas y répondre sans convocation écrite pour que l’instance de régulation rectifie le tire. Dans le cas Evasion aussi, c’est pendant un week-end et par téléphone que le président de la HAC avait dit à N’fanly GUILAVOGUI de se présenter lundi.
Le jour-j, c’est encore par téléphone avec une précipitation curieuse que la HAC a préféré poser quelques questions à N’Fanly sans même le prévenir qu’il était en audition, bien qu’illégale. Comme si cela ne suffirait pas, cette fois-ci les journalistes de Nostalgie(Mathé Bah, Kalil Camara et Minkail Barry) eux, n’ont même pas eu droit à une convocation téléphonique, à plus forte raison avoir la possibilité de se défendre devant les commissaires. Et mieux, la décision les sanctionnant n’a été notifiée ni à la direction, encore moins au coordinateur de l’émission « Africa 2015 » dont ils sont chroniqueurs. C’est sur les réseaux sociaux qu’ils verront l’acte les suspendant pour 1 mois ainsi que leur émission alors qu’ils s’apprêtaient à passer à l’antenne.
-Vu toutes ces violations flagrantes de procédures malgré les multiples interpellations; -Convaincu que les commissaires de la HAC ont choisi le camp de ceux qui font tout pour faire taire la presse;
Le bureau exécutif réuni cette nuit du 23 au 24 septembre 2022, décide:
1-D’inviter tous les professionnels de medias résidant à Conakry et environs à une forte mobilisation pour un sit-in de liberté prévu le 28 septembre 2022, de 10h à 14h, devant le siège de la haute autorité de la communication;
2-D’inviter toutes les antennes régionales du SPPG à une forte mobilisation pour des sit-ins de liberté à organiser le même jour et à la même heure, devant les gouvernorats;
3-D’inviter toutes les rédactions des médias(presse écrite, en ligne et audiovisuelle), et toutes les émissions de débats à dénoncer cette allure liberticide de la HAC tous les jours ce, à partir de ce samedi 24 septembre, jusqu’au lendemain des sit-ins de la liberté.
Le syndicat des professionnels de la presse de Guinée se réserve le droit de récuser la HAC en cas de récidive et d’enchaîner une série de manifestations de rue.
Chers camarades professionnels de medias, en 1958, le peuple de Guinée avait réussi à travers une mobilisation historique, à dire non à la colonisation et oui à l’indépendance, à la liberté.
À notre tour, nous avons choisi le 28 septembre 2022, pour dire non au musellement des médias et oui à la liberté de la presse. C’est donc un autre rendez-vous historique à ne pas manquer pour notre génération.
Conakry, le 24 septembre 2022
Le Bureau Exécutif National du SPPG