Porté disparu dans des circonstances floues, depuis plusieurs jours au Cameroun, le journaliste Martinez Zogo a été retrouvé mort, dimanche. L’opposition camerounaise et des organisations de défense de la presse parlent d’assassinat.
Âgé de 51 ans, Martinez Zogo, Directeur général de la radio privée Amplitude FM, avait disparu mardi 17 janvier. Il était perdu de vue, dans des circonstances troubles, enlevé par des inconnus. Tôt dimanche, le corps de l’animateur vedette de l’émission quotidienne « Embouteillage » a été découvert à 15 kilomètres au Nord de Yaoundé. C’est ce qu’a annoncé Charly Tchouemou, Rédacteur en chef de la radio.
Un « crime » qui « ne saurait rester impuni »
Le collaborateur du défunt a assuré à l’AFP avoir reconnu sa dépouille. Il a en outre précisé que non seulement son cadavre était nu, mais il était aussi en état de décomposition. Ce journaliste engagé avait attiré l’attention pour ses campagnes de dénonciation, notamment contre la corruption. Il n’hésitait pas à citer nommément des personnalités importantes.
Dans un communiqué, le Syndicat national des journalistes du Cameroun a dit sa consternation. Il a en outre dénoncé ce qu’il qualifie d’assassinat odieux. Le syndicat a par ailleurs appelé les professionnels des médias à se vêtir de noir, mercredi, pour marquer leur deuil. De son côté, Jean-Michel Nintcheu, député de l’opposition du Social Democratic Front, a dénoncé un « crime ». Selon l’élu, il « ne saurait rester impuni ».
« De nombreuses zones d’ombres » dans la mort du journaliste
« Il y a de nombreuses zones d’ombre concernant les circonstances de son enlèvement brutal. Les autorités doivent lancer une enquête rigoureuse, approfondie et indépendante pour établir toute la chaîne de responsabilité et les circonstances qui ont conduit à ce triste événement », a indiqué l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
Il faut signaler que la sécurité des journalistes pose problème au Cameroun. S’ils ne sont pas enlevés, ils font souvent l’objet de persécution par la justice. On se rappelle que le jeudi 26 mai 2022, le correspondant de la BBC dans le pays faisait l’objet d’enlèvement. Ses ravisseurs, des hommes armés, l’avaient « emmené vers une destination inconnue avec sa voiture ». Un rapt perpétré à Bamenda, zone anglophone où les groupes séparatistes multiplient les exactions.
Afrik.com