L’annonce de la fin de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes fait craindre le pire en Afrique. Moscou a décidé d’y mettre un terme, alors qu’il est jugé crucial pour l’alimentation mondiale.
C’est quelques heures après une attaque nocturne de l’armée ukrainienne contre le stratégique pont de Crimée que la décision est tombée. « L’accord de la mer Noire s’est de facto terminé aujourd’hui… Dès que la partie concernant la Russie sera satisfaite, la Russie reviendra immédiatement à l’accord sur les céréales », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La livraison de céréales aux pays dans le besoin non réalisée
Pour justifier cette mesure, le Président russe, Vladimir Poutine, dénonce les obstacles à l’exportation des produits alimentaires et engrais russes. Laquelle devait accompagner celle des produits ukrainiens. Samedi, le dirigeant russe avait estimé « non réalisé le principal objectif de l’accord ». Poutine a nommément cité « la livraison de céréales aux pays dans le besoin, notamment sur le continent africain ».
Est-ce la raison qui a poussé le Kremlin à surseoir à l’accord céréalier ? Non, estime Moscou, qui convoque l’expiration de l’accord, cette nuit, à minuit (21h00 GMT). Lequel accord avait été paraphé, en juillet 2022, sur les rives du Bosphore, à Istanbul. Reconduit à deux reprises, l’accord permettait à l’Ukraine d’exporter ses céréales par la mer Noire.
Ankara convaincu que Poutine va poursuivre l’accord
Au total, près de 33 millions de tonnes de céréales ont pu sortir des ports ukrainiens grâce à cet accord. Et ils étaient nombreux les pays africains à avoir bénéficié. Cette nuit, le porte-parole du Kremlin a expliqué que, « c’était la position du Président Poutine, avant même cette attaque ». De son côté, le président du Sénat russe, Sergueï Mironov, a déploré « un accord sur les céréales qui aide les dirigeants de Kiev et leurs maîtres occidentaux à se remplir les poches ».
Si la Turquie, l’Ukraine et l’ONU ont été notifiés de la décision de Moscou, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est dit convaincu que Poutine va poursuivre l’accord. Si Moscou met sa menace à exécution, l’Afrique pourrait en faire les frais. Déjà que sur le continent, les prix des denrées ont pris l’ascenseur, une rupture des livraisons de céréales plongerait davantage l’Afrique dans les abysses.
Afrik.com