L’Union Européenne (UE) a annoncé plusieurs mesures prises à l’encontre des nouvelles autorités du Niger. Il s’agit de sanctions allant du gel des avoirs à une interdiction de séjour.
Les choses se corsent pour la junte militaire au pouvoir au Niger. Après les sanctions infligées par la France à leur encontre, les États-Unis avaient pris des mesures dans le même sens. Voilà que l’Union Européenne vient corser l’addition, en annonçant, lundi, qu’elle avait adopté un cadre pour les sanctions contre les putschistes nigériens.
Une batterie de sanctions
Les militaires du Niger, qui ont renversé le Président Mohamed Bazoum, le 26 juillet, font l’objet de multiples sanctions. Le 10 octobre dernier, Washington avait qualifié la prise du pouvoir par les militaires nigériens de coup d’État. Décision synonyme de suspension de l’aide allouée au gouvernement du Niger. Une importante aide de l’ordre de 500 millions de dollars.
« Au cours des deux derniers mois, nous avons épuisé toutes les voies disponibles pour préserver l’ordre constitutionnel au Niger ». C’est ce qu’avait déclaré la Maison Blanche pour justifier cette mesure prise. Washington avait toutefois précisé que l’aide humanitaire, destinée à soulager la population, n’est pas concernée par la sanction. Laquelle aide est souvent composée de denrées de première nécessité.
Après Paris et Washington, l’UE sévit
Avant Washington, Paris avait infligé des sanctions au Niger. Au lendemain du coup d’État dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, la France avait pris de fortes mesures. Emmanuel Macron avait annoncé la suspension de « toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire» au Niger. Aujourd’hui, c’est au tour de l’Union Européenne d’infliger des sanctions à la junte au pouvoir.
Une décision conforme à la volonté de l’UE de sanctionner les entités qui compromettent la stabilité, la démocratie et l’État de droit. Lesquelles constituent une menace pour la paix et la sécurité dans la région. « Les sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de mettre des fonds à la disposition d’individus et d’entités ». Au rang des sanctions, « une interdiction de séjour pour des individus », a déclaré Josep Borrell.
« Les coups d’État militaires ont un prix »
Avec ce nouveau cadre, l’UE sera en mesure de sanctionner les auteurs de changements anticonstitutionnels, estime le chef de la politique étrangère de l’Union Européenne. Il s’agit d’un nouveau cadre, qui soutiendra les efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Et selon Josep Borrell, « le cadre envoie un message clair : les coups d’État militaires ont un prix ». Le communiqué n’a pas omis de préciser que les nouvelles mesures n’affectaient pas l’aide humanitaire. Encore moins les activités visant à répondre aux besoins humains fondamentaux au Niger. L’UE confirme son engagement « envers le peuple nigérien par le biais d’une aide humanitaire visant à remédier aux pénuries de produits de base ».
Afrik.com