Ce vendredi, 03 mai, l’humanité célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse. Une occasion pour les dirigeants des entreprises médiatiques de réexaminer la situation de leurs employés, aussi aux autorités publiques de se pencher sur la situation des médias. En Guinée, cette année, cette journée intervient dans un contexte particulier marqué par la perte de plus 500 emplois selon le Syndicat de la presse privée de Guinée (SPPG).
Dans une interview accordée à notre rédaction ce jeudi, Moussa Iboune Conté, ancien journaliste et président de l’Association Guinéenne de la Presse Indépendante (AGPI), a partagé ses réflexions sur cette situation.
Pour lui, « il est indéniable que ce qui se passe dans la presse guinéenne ne peut réjouir personne. Cependant, il est crucial de rappeler que nous sommes le seul pays où les journalistes participent à la régulation du secteur de l’information et de la communication. Les associations professionnelles des médias sont représentées au sein du collège de la Haute Autorité de la Communication. Il est nécessaire d’examiner de près cette situation et d’en comprendre les raisons. Ainsi, la responsabilité incombe aux associations professionnelles des médias qui participent à la régulation de la Haute Autorité de la Communication », a-t-il déclaré.
Concernant les statistiques fournies par le SPPG, annonçant la perte de 500 emplois cette année en raison du brouillage des ondes et des restrictions imposées aux médias, Moussa Iboune Conté se pose des questions : « j’entends parler de 500 emplois, d’autres évoquent 600 emplois perdus, ce qui remet en question la fiabilité des données. Quelle est la garantie de ces emplois ? Il est nécessaire de clarifier si ces emplois étaient réels, car la détention d’une carte de presse guinéenne est requise pour exercer la profession de journaliste, et pour obtenir cette carte, il faut un contrat avec les employeurs. Combien de ces employés ont effectivement ce statut ? Il y a eu des tentatives pour établir une convention collective, mais elles ont échoué en raison du refus des employeurs. Il est donc clair que ces emplois étaient précaires et non garantis. »
Plus loin, l’ex journaliste a également souligné le rôle de la Haute Autorité de la Communication (HAC) dans la protection des journalistes et de l’image du pays. « La HAC, en tant qu’organisation constitutionnelle, doit assumer ses responsabilités pour protéger les institutions nationales et préserver l’image de notre pays », a-t-il ajouté.
En soulignant l’importance de la Journée internationale de la liberté de la presse, initiée en 1991 lors d’une réunion de journalistes en Namibie, où le 3 mai de chaque année a été désigné comme Journée internationale de la liberté de la presse, M. Conté a conclu en invitant à une réflexion approfondie sur l’état actuel de la presse en Guinée.
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