Le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Rémapsen) a organisé ce mercredi 22 mai 2024 un autre webinaire dont le thème est le suivant : « L’adoption et l’application des lois sur la santé de la reproduction et la planification familiale en Afrique de l’ouest et du centre : Où en sommes-nous ? ».Docteure Djénébou Diallo, Juriste et Responsable Sénior du Plaidoyer à l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (PO) fait partie des Panélistes de ce webinaire.
Abordant ce thème, Docteure Djénébou Diallo a d’emblée dit que le Partenariat de Ouagadougou (P0) est né en 2011 à Ouagadougou d’où son nom lors de la conférence régionale sur la population, le développement et la planification familiale en Afrique de l’ouest.
Elle a ensuite déclaré que l’objectif du Partenariat de Ouagadougou (PO) est d’accélérer l’utilisation des services de planification familiale dans les pays qui composent le Partenariat de Ouagadougou.
Elle a en outre affirmé que lors de l’évaluation de l’efficience des ODD dans les pays en voie de développement, les progrès étaient visibles dans d’autres régions du monde non en Afrique de l’ouest et du centre. Ce constat alarmant a servi de base pour la tenue de la réunion en 2011 avec ‘’Urgence d’agir’’ comme leitmotiv.
A l’issue des échanges et des différentes conclusions de cette réunion, il a été décidé de la mise en place de ce mouvement dénommé ‘’le Partenariat de Ouagadougou’’.
Neuf pays le composent actuellement notamment la Guinée, le Burkina Faso, le Sénégal, le Mali, le Benin, la Mauritanie, la Cote d’Ivoire, le Niger et le Togo.
Au sujet de la vision du Partenariat de Ouagadougou, docteure Djénébou Diallo a soutenu que cette vision du PO est d’avoir l’Afrique de l’ouest et du centre où il y a un accès aux services de planification familiale de qualité et que la Planification Familiale servir de catalyseur pour un développement durable des pays de l’Afrique de l’ouest et du centre.
Elle s’est par ailleurs empressée de révéler que les études montrent que la Planification Familiale n’est pas que la limitation des naissances mais peut également favoriser le développement durable pour faciliter l’accès aux services des femmes et des filles.
Deux principes sous-tendent le Partenariat de Ouagadougou à savoir la coordination des efforts des bailleurs de fonds en vue de mieux harmoniser leurs interventions mais également la collaboration et la coopération au niveau national mais aussi régional pour pouvoir répondre aux besoins en matière de Planification Familiale.
Elle a aussi souligné le fait que le Partenariat de Ouagadougou regroupe divers acteurs.
D’abord le Gouvernement à travers les directeurs de santé, mère et enfant qui sont les points focaux gouvernementaux ainsi que la société civile y compris les jeunes ; les religieux et la presse qui demeure partie intégrante du Partenariat de Ouagadougou mais également les bailleurs de fonds tels que l’UNFPA et l’USAID…
L’objectif visé est d’augmenter le nombre d’utilisatrices additionnelles des contraceptifs en Afrique de l’ouest et du centre
En sa mise en place en 2011, le Partenariat de Ouagadougou s’est assigné comme objectif l’atteinte d’un (1) million d’utilisatrices des méthodes contraceptives en 2015 ;
Cet objectif a été largement atteint en 2015 soit plus de 1.300.000 d’utilisatrices additionnelles. 2.200.000 d’utilisatrices additionnelles en 2016-2020
Actuellement il y a besoin d’accélérer en vue de répondre aux attentes des cibles.
Ainsi le nouvel objectif est d’atteindre 13 millions en doublant le chiffre actuel qui est 6,5.
L’autre challenge est le binôme Consultation et l’écoute.
Cinq points phares sont édifiés comme les balises à savoir la promotion de la santé sexuelle et reproductive chez les adolescents. Il est prouvé que les jeunes du 15 à 35 ans représentent plus de 65% de la population en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Des Normes sociales comme soucis majeurs puisqu’elles sont les freins à l’accès au droit sexuel et à la Planification Familiale dans ces pays.
La Coordination régionale du Partenariat de Ouagadougou a mis au cœur de sa stratégie le Bénin, le Togo et la Guinée comme pays prioritaires pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs en matière de la santé de reproduction et de planification familiale.
L’autre défi est relatif aux lacunes relevées au niveau des données- mais avoir un agenda de recherche peut aider à avoir les évidences en vue de faciliter la meilleure prise de décision au niveau politique.
La Planification Familiale en contexte de crise est une autre initiative du Partenariat de Ouagadougou en mettant focus sur les situations humanitaires pour pouvoir intégrer la dimension Planification Familiale.
Docteure Djénébou Diallo a déclaré que ce travail se fait avec UNFPA.
La cartographie de l’adoption de la loi SRPF en Afrique de l’Ouest révèle que huit (8) pays disposent la loi santé de reproduction et planification familiale.
La Guinée dispose une telle loi depuis 2000 tandis que le Sénégal en a depuis 2005 mais aucune de ces deux (2) lois ne disposent de décret d’application qui décrit le processus d’application de la loi qui est d’ordre général.
Mauritanie est le seul pays qui dispose la loi sur la santé reproductive et le décret d’application mais cette loi n’est pas vulgarisée.
Une mission d’appui du bureau régional du Partenariat de Ouagadougou s’est rendue en Mauritanie pour franchir cette ultime étape dans ce pays.
Iboun Conté