La consommation de tabac est devenue un phénomène très récurrent dans nos établissements scolaires publics et privés en Guinée aujourd’hui. Cette pratique est souvent à l’origine de plusieurs formes de violence.
Pour inverser cette tendance, le ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire, à travers le Service National de l’Éducation Civique, est activement engagé dans la lutte contre ce fléau.
Lors d’une interview accordée à la rédaction d’avenirguinee.org ce vendredi, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre le tabagisme, le Directeur National Adjoint de l’Éducation Civique au ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, M. Joseph Pélicot Camara, a détaillé les actions déjà entreprises et en cours pour combattre cette pratique.
» Actuellement, l’un des principaux combats que nous menons est la réduction de la violence en milieu scolaire, dont nous avons identifié que la consommation de tabac est l’une des causes. Pour contrer cela, nous avons pris plusieurs mesures. Tout d’abord, nous avons mis à jour le code de conduite des écoles guinéennes, un document crucial qui établit les droits et devoirs des élèves, y compris les interdictions et les sanctions. Ce code met un accent particulier sur l’interdiction de la consommation de tabac dans les écoles. De plus, nous avons lancé des initiatives de proximité, comme les journées civiques, où nous nous rendons dans les écoles pour sensibiliser les élèves aux dangers du tabagisme », dit-il.
M. Pélicot Camara a souligné par la suite l’importance de l’implication de tous les acteurs pour faire face à cette situation persistante : « Nous avons également créé des structures d’élèves au sein des établissements, telles que le gouvernement des enfants au primaire et le club civisme et citoyenneté au secondaire. Ces structures organisent des activités éducatives et d’animation. Nous constatons des progrès dans la lutte contre la consommation de tabac à l’école, bien que ce soit un combat à long terme. Nous comptons sur l’engagement des chefs d’établissement, des autorités déconcentrées, comme les IRE, DPE, DCE, ainsi que sur notre travail continu au niveau national. »
En évoquant les actions déjà entreprises avec succès sur le terrain, le DGA a rappelé : « En plus des initiatives mentionnées, nous organisons régulièrement des conférences-débats et des causeries éducatives pour dialoguer directement avec les parties prenantes. Pour lutter efficacement contre ce phénomène, qui touche directement les jeunes, nous devons agir avec eux, les sensibiliser et les éduquer. Nous utilisons des méthodes pédagogiques accessibles à tous pour leur expliquer que la consommation de tabac compromet leur avenir et celui de leur famille, ainsi que celui du pays. Ces jeunes sont nos futurs leaders – ministres, magistrats, enseignants, chefs d’État – et nous avons la responsabilité de les encadrer et de les préparer. »
Plus loin, il a identifié trois principales causes de cette pratique dans les établissements : « Je m’intéresse particulièrement à trois causes. Premièrement, le rôle des parents d’élèves est crucial. Beaucoup de parents semblent démissionner de leur autorité parentale en ne s’intéressant pas suffisamment à la vie scolaire de leurs enfants. Chaque enfant est un ambassadeur de sa famille, et je les invite à prendre davantage de responsabilités à cet égard. Deuxièmement, l’influence croissante des réseaux sociaux et des technologies de l’information et de la communication est un défi majeur. Les élèves ont un accès facile à toutes sortes d’informations, et il est essentiel de les sensibiliser à faire la distinction entre ce qui est bénéfique et ce qui ne l’est pas pour eux. Enfin, il y a le laxisme de certains chefs d’établissement qui, bien qu’étant conscients du problème dans leur école, ne prennent pas de mesures efficaces pour lutter contre ».