Le 2 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye prêtait serment comme cinquième président du Sénégal, porté par une vague d’espoir et de promesses de changement. Élu sur la promesse de rompre avec le système en place, il avait promis un « changement systémique » et « plus de souveraineté » pour le Sénégal.
Cent jours plus tard, il est temps de faire un premier bilan de son mandat.
Des mesures socio-économiques attendues
L’un des premiers actes de Bassirou Diomaye Faye a été de répondre aux attentes des Sénégalais en matière de coût de la vie. En juin, son gouvernement a baissé les prix de produits de première nécessité comme le pain, l’huile, et le sucre. Cette mesure a été saluée par une large partie de la population, soulagée de voir une action concrète face à la vie chère.
Gouvernance et lutte contre la corruption
Le président avait également promis de lutter contre la corruption et de promouvoir la bonne gouvernance. Dès avril, il a lancé de nombreux audits, notamment dans les secteurs du pétrole, du gaz, et des mines. D’autres audits sont en cours dans les comptes publics des ministères et sur les constructions littorales. Toutefois, les conclusions de ces audits se font encore attendre, et certains projets semblent traîner.
Sur le plan diplomatique, Bassirou Diomaye Faye a mis l’accent sur l’intégration régionale. Le ministère des Affaires étrangères est devenu le ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. Le président s’est rendu dans plusieurs pays de la sous-région et a été désigné facilitateur dans les discussions entre la CEDEAO et l’alliance du Sahel. Son premier déplacement en Europe a eu lieu en France, soulignant l’importance des relations franco-sénégalaises.
Des défis non relevés
Malgré ces efforts, plusieurs projets n’ont pas avancé comme prévu. La loi sur la protection des lanceurs d’alerte, qui devait être présentée avant le 15 mai, n’a toujours pas été soumise à l’Assemblée nationale. De même, la création d’une commission pour indemniser les victimes des manifestations entre 2021 et 2024 est en retard. En outre, des nominations sans appels à candidature ont suscité des critiques, contredisant les promesses de transparence du président.
Réactions de la population
Les avis des Sénégalais sur ces 100 premiers jours sont partagés. Certains voient dans les actions du président un signe de courage et de motivation pour changer le pays. D’autres, comme Abdoulaye, estiment que les résultats se font attendre et que 100 jours ne suffisent pas pour juger un mandat. Il affirme à RFI : « Pour moi, redresser un pays, ça ne se fait pas en 100 jours. C’est du long terme, un travail de longue haleine. Les Sénégalais attendent, on prie pour qu’ils ne nous déçoivent pas. » Enfin, certains commerçants privilégient l’autonomie : « Il ne faut pas toujours compter sur le gouvernement. Il faut aussi essayer de se débrouiller, de subvenir à ses propres besoins. »
Afrik.com