Il y a quelques semaines, le Président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Monsieur Boubacar Yacine Diallo, interrogé sur la question du retrait de certaines télévisions privées du bouquet Canal+ et visiblement gêné, déclarait qu’il n’est pas un homme que l’on peut intimider.
Pour illustrer son courage, il a rappelé, ce qui semble être son plus haut fait d’armes, à savoir sa démission de la direction de l’ORTG sous le régime du Général Lansana Conté.
En réalité, cet épisode de la vie professionnelle du « doyen » Boubacar Yacine Diallo n’est que l’arbre qui cache la forêt. Ce journaliste qui est considéré comme un modèle par de nombreux jeunes journalistes, n’a pas toujours été un exemple de courage.
Malheureusement, c’est ce caractère que la junte militairo-civile est en train d’exploiter aujourd’hui. Englué dans une affaire de détournement de deniers publics, Il a choisi de monnayer son maintien au poste de président de la HAC et sa liberté contre l’accomplissement de sales besognes dans le domaine des médias pour le compte de la bande au caporal Mamadi Doumbouya, comme le font certains magistrats dans le secteur judiciaire. À sa place, un autre aurait choisi de démissionner ou de se laisser démettre de sa fonction pour laver son honneur en faisant face à la justice. Ils sont combien aujourd’hui qui, croupissent en prison sur la base d’infractions qu’ils rejettent énergiquement et qui se battent pied à pied contre leurs accusateurs.
Beaucoup d’entre eux ont été innocentés ou sont en voie de l’être ?
Mais le « doyen » quant à lui a préféré la position de marionnette entre les mains d’une junte militairo-civile dont les jours sont comptés, pour salir sa longue carrière et sacrifier sa profession.
D’aucuns diront qu’ils ne sont pas surpris par son comportement puisqu’il n’est rien d’autre qu’un carriériste. Pour lui, sa carrière est plus importante que toute autre chose. Avec ce genre de » mentors « , comment les jeunes peuvent-ils faire confiance à ceux de leurs confrères aînés qu’ils croyaient être des guides pour eux.
Monsieur Boubacar Yacine Diallo risque de terminer sa carrière dans le déshonneur en raison des actes qu’il est en train de poser au crépuscule de sa vie professionnelle. A-t-il le temps le rectifier le tir ? Rien n’est moins sûr car sa situation reste désormais intimement liée à celle du régime liberticide du caporal Mamadi Doumbouya ?
Quelle tristesse !
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