Par Amadou Dioulde Diallo ! Comme pour les barrages de Kaleta, de Souapiti et la rénovation de l’hôpital Donka, la Guinée doit l’attribution de la CAN au Professeur Alpha Condé. En effet, l’on se rappelle que c’est bien les éditions de la CAN 2019 et 2021 qui avaient fait l’objet d’appel à candidatures, et la délibération qui s’en est suivie en 2016 à Addis Abeba, en Ethiopie, les avaient attribuées respectivement au Cameroun et à la Côte D’ivoire. Celle de 2023, qui a été décalée en 2025, suite au Covid 19, a été attribuée à notre pays, en violation, il faut le préciser, de tous les textes en vigueur de la CAF par son président d’alors, Issa Hayatou.
À cause de la camaraderie universitaire en France entre le Professeur Alpha Condé et l’ancien Premier Ministre Camerounais Sadou Hayatou, qui se trouve être le frère aîné de Issa Hayatou.
Mieux, les deux amis d’école sont venus plusieurs fois, passer des vacances ensemble dans la maison familiale à Garoua (nord Cameroun) dont le père de Sadou et de Issa, était le Lamido et leur prestigieuse ascendance, fondatrice de cette ville au bord de la Benoué.
Pour tout dire, le petit frère Issa Hayatou a voulu, par cette attribution hors normes et textes violés, offrir un cadeau au grand frère Alpha Condé devenu Président de la République de Guinée.
En clair, toute glorification voire même toute prétention à paraître dans ce dossier CAN comme étant maitres d’oeuvres, doivent en priorité être précédées par une reconnaissance affirmée au Professeur Alpha Condé.
Ceci était un rappel qui me paraît important pour rafraîchir la mémoire de chaque de nous. Il faut ensuite regretter le comportement du COCAN, du CONOR et du Ministère de la Jeunesse et des Sports qui en aucun moment, n’ont pensé inviter et présenter à la délégation de la CAF, les symboles forts de notre football, comme le 3ème Ballon D’or Africain, Premier Triple Champion D’Afrique des Clubs, et Finaliste de la CAN 76 sur les hauteurs d’Addis Abeba, Souleymane Cherif et ses illustres compagnons.
En temps normal, c’est bien lui, et personne d’autre, qui devait être le Président du COCAN comme le furent Michel Platini en France et Franz Beckenbauer en Allemagne pour les éditions de la Coupe du Monde 98 et 2006 organisées par leurs pays. La fabuleuse génération de Titi CAMARA devait également être invitée.
Autres oubliés ou ignorés de la rencontre avec la délégation de la CAF, et non des moindres, le Pharmacien Docteur Baba Sakho, ancien membre du Comité Exécutif de la Caf, Président de ses Commissions Médicale et Méridien. Cette dernière était chargée des relations de coopération entre la CAF et l’UEFA. Almamy Kabélé Camara qui a appartenu à plusieurs Commissions de la faîtière du football Africain avant de devenir son 2e vice-président et homme de confiance du Président Issa Hayatou. Leur proximité a fait qu’au delà du travail, ils étaient devenus des frères, au point que le fils du Lamido de Garoua, en dépit de son calendrier très chargé, venait assister à toutes les cérémonies familiales à Coyah et à Kouyeyah, le village originel des Kabélé dans le Soumbouya. Almamy Kabélé Camara, dont l’amitié fraternelle avec Issa Hayatou a aussi pesé dans l’attribution de la CAN à la Guinée, est accueilli à Garoua comme un prince de la famille régnante Hayatou.
L’impair le plus remarquable à relever au cours de cette mission de la CAF, c’est la solitude »footballistique » dans laquelle le COCAN, le CONOR et le Ministère de la Jeunesse et des Sports ont laissé le Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya. L’idéal aurait été de mettre autour de lui, au cours de l’audience, les symboles forts de notre football, c’est-à-dire nos anciennes gloires et le trophée du triplé continental du Hafia, qui se trouverait dans le bureau du Ministre Bea Diallo. Sans oublier de l’informer que l’organisation d’une CAN, ce n’est pas seulement les infrastructures, mais c’est aussi et surtout la sécurité. Elle vaut son pesant d’or dans l’appréciation du cahier de charges de la CAN.
Enfin, retracer au Colonel Mamadi Doumbouya l’histoire de la Guinée avec la CAF. Elle a débuté tout au début des années 60 et a été marquée par une omniprésence de notre football, l’élection du Président
Nfamara Camara au Comité Exécutif de 74 à 87, et l’appartenance de plusieurs autres dirigeants, techniciens et journalistes sportifs à ses Commissions de travail.
Attention, on ne peut pas parler de football Guinéen sans ses symboles, surtout quand il s’agit d’un événement majeur comme la CAN ; car, pour la CAf et la FIFA, le premier verbe conjugué à la première personne du singulier ce sont les athlètes toutes générations confondues. Tout le reste est second verbe et peut donc se conjuguer à tous les temps.
Attention, le CONOR ne doit pas être là seulement pour les honneurs et les privilèges liés aux charges de la fonction mais plutôt être le laboratoire des idées et des actions d’orientation du Ministère des Sports, du Gouvernement et du CNRD.
Par Amadou Diouldé Diallo, Journaliste-historien