Elle marque un tournant décisif pour l’indépendance de l’Afrique en matière de santé, selon Africa CDC. « Ce n’est pas une question d’aide, mais d’appropriation ».
Africa CDC, l’agence de santé de l’Union africaine (UA), a annoncé une stratégie pour transformer le mode de financement des systèmes de santé, en plaçant les ressources africaines au centre de la santé en Afrique.
L’agence estime la chute de l’aide extérieure à la santé en Afrique à 70 pour cent entre 2021 et 2025 tandis que les épidémies ont bondi de 41 pour cent. Sans réforme urgente, le continent risque de perdre des décennies de progrès sanitaires.
La stratégie guidera les efforts visant à réviser les plans nationaux de financement de la santé, à renforcer les investissements nationaux dans la santé et à piloter des mécanismes de revenus innovants et adaptés pour un financement durable.
Elle appelle les gouvernements africains à respecter la déclaration d’Abuja, en consacrant au moins 15 pour cent de leurs budgets à la santé. Elle propose des mécanismes de financement novateurs, comme des taxes de solidarité sur les billets d’avion, l’alcool ou encore les services de téléphonie mobile.
La stratégie explore aussi le potentiel des 95 milliards de dollars que la diaspora envoie chaque année, suggérant de les orienter vers les priorités sanitaires. Des capitaux publics-privés permettront d’investir dans les infrastructures, la santé numérique et la production locale de vaccins et fournitures médicales.
Elle sera déployée en deux phases : entre 2025 et 2026, trente pays mettront à jour leurs plans de financement sanitaire et testeront des revenus innovants. De 2026 à 2030, les approches efficaces seront étendues pour autonomiser durablement les budgets de santé.
« L’Afrique ne peut pas continuer à externaliser sa sécurité sanitaire », a déclaré le directeur général d’Africa CDC, Jean Kaseya. « Nous construisons un avenir où l’Afrique investira dans sa population, mènera son propre programme de santé et répondra aux crises avec rapidité, force et autonomie ».
Service Afrique/dpa