À quelques jours de la publication du rapport mondial de reporters sans frontières sur la liberté de la presse, le SPPG constate avec indignation qu’il y a encore d’agents des services de sécurité et des cadres guinéens totalement déconnectés de l’évolution du monde, continuant ainsi à agir contre les journalistes comme s’ils vivaient toujours l’époque paléolithique.
En effet, des policiers incités par le comportement irresponsable d’un soit disant cadre municipal de la mairie de Ratoma se sont violemment attaqués ce samedi 8 avril 2023, à Sayon Camara du site d’information Africa Guinée alors qu’il couvrait les opérations de déguerpissement des emprises des routes à Kipé, sur la transversale numéro 2. Malgré qu’il a présenté son badge à son agresseur conseiller communal aux réflexions primitives, Sayon se verra attaqué par ce dernier qui a tenté de lui retirer son téléphone avant de le livrer aux policiers qui, à leur tout, l’ont sauvagement battu, embarqué, injurié tout le long du trajet et déposé dans un commissariat où il sera longuement séquestré puis, privé de son badge qu’il n’a toujours pas pu récupérer.
Le syndicat des professionnels de la presse de Guinée SPPG condamne cet énième acte ignoble contre les professionnels de l’information et demande aux autorités compétentes de sévir au risque de se rendre complices de tels crimes qui n’honorent pas notre pays.
Le SPPG est prêt à se constituer partie civile derrière la rédaction d’Africa Guinée lorsque celle-ci aura mis à exécution l’éventualité d’une action judiciaire évoquée dans sa déclaration du samedi 8 avril 2023.
Pas plus tard que le 3 avril courant, Sékou le Bourgeois Camara de Radio Espace Kankan aussi a été arrêté par un béret rouge qui l’a fait séquestrer au commissariat central bien que muni de son badge et clairement identifiable à travers son gilet de presse.
Le SPPG signale que le danger pèse encore sur les journalistes de Kankan depuis la militarisation de cette ville à la suite des manifestations anti délestage.
Le Général PENDESSA a échangé avec plusieurs autorités locales pour leur expliquer la nécessité de laisser les journalistes exercer librement. Si certains de ses interlocuteurs ont bien compris le message, d’autres restent malheureusement déterminés à ternir l’image de notre pays par des actions liberticides comme le témoigne la déclaration conjointe publiée cette semaine par l’antenne régionale du SPPG et l’association des journalistes de la région de Kankan. Il est donc temps d’agir avant que le pire soit commis en Guinée au moment où tous les États conscients cherchent à avoir un bon classement dans le rapport mondial de reporters sans frontières qui sera publié dans les jours à venir.
Conakry, le 9 avril 2023
Le bureau Exécutif du SPPG